Le dénominateur commun de ces dernières était des CFO, peu nombreux il est vrai, qui avaient commencé à recentrer leurs offres de services vers les opérations et plus seulement vers les actionnaires, le règlementaire et les régulateurs. Ils ont soutenu leurs initiatives dans le but d’analyser, piloter et mener à bien les plans d’actions en adoptant une approche orientée Data afin de créer de la valeur et de l’efficience commune. L’étude européenne CFO 4.0 menée par BearingPoint confirme cette volonté pour 60% des CFO interrogés qui envisagent l’approche « Data », comme un levier majeur de transformation.
Mais qu’est-ce qu’une entreprise et une direction financière « orientée Data » ?
Dans le secteur du Transport, certains Groupes ont été pionniers en la matière, bouleversant la manière d’appréhender et de piloter la performance opérationnelle et économique. On est passé d’une approche «production de masse», qui vise à produire toujours plus d’indicateurs dans un temps record, sans prendre le temps de les analyser, à une approche « à la demande », plus agile et chirurgicale pour répondre au plus juste aux attentes des clients internes et externes de la Finance en les accompagnant dans leurs analyses.
Ce changement de paradigme commence à ruisseler dans le secteur de l’Energie qui prend conscience de la valeur que cette démarche peut apporter. En effet, selon notre étude, 78% des directions financières du secteur en Europe envisagent d’investir massivement dans cette dynamique, soit 18 points au-dessus des autres industries.
Le patrimoine de données, qu’il soit structuré ou non, est un actif pour l’entreprise qui nécessite d’être protégé et valorisé. De cette prise de conscience naît des programmes qui rapidement mettent en lumière des liens de causalités entre les évènements et apportent des réponses à des problématiques opérationnelles et stratégiques qui jusque-là n’avaient pas été formulées.
Le « Bangalore de la comptabilité mondiale »
La valorisation du patrimoine de données de la finance pousse la direction financière à structurer, à exploiter et à créer de nouvelles offres de services, mais aussi à se réorganiser par une répartition des rôles et des missions de ses collaborateurs, l’acquisition de nouvelles compétences, l’adoption de méthodes de travail agiles, et en même temps l’industrialisation des différents processus financiers. Le point le plus complexe est de se réorienter davantage vers les clients internes de la finance et leurs attentes pour promouvoir et incarner ce changement.
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Les directions financières ont conscience que leur filière doit se régénérer par l’apport de nouveaux talents. Des profils, qui viennent d’univers très différents pouvant faire « pivoter » le modèle d’organisation, les processus et les systèmes d’informations afin de revenir au centre du jeu sous peine d’être banalisé par l’IT pour ensuite disparaitre ou se laisser enfermer dans des taches peu attractives pour les collaborateurs. Le pire des scénarios serait alors de devoir transférer les activités dans un « Bangalore de la comptabilité mondiale ».
La finance a toujours su se renouveler et elle a été souvent un acteur du changement, tirant partie des leviers technologiques. Le challenge d’aujourd’hui est à la fois de rendre l’environnement de travail plus digital, adapté aux aspirations des nouvelles générations et de développer des services d’analyses de données en investissant fortement sur les technologies de la data et de l’Intelligence Artificielle, des Agents Virtuels ou des approches type Process Mining.
Tels sont les défis de demain pour les directeurs financiers de cette industrie : entrer dans cette nouvelle ère de la Data et ses bénéfices, dans un contexte de concurrence exacerbée, mondialisé, avec l’apparition de nouveaux acteurs toujours plus disruptif et sur fond de crise sanitaire et économique potentiellement durable, en un mot se réinventer !
Un directeur financier « Data Driven » à compris les enjeux sous-jacents des bouleversements à venir.